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Travers et Traversées de Frontières : Danser la rencontre de l'Autre

Danser la relation d’enquête anthropologique, la rencontre migratoire, valoriser la rencontre Sciences-Arts

En second lieu, ce spectacle cherche à mettre en évidence le processus relationnel intersubjectif inhérent à toute enquête ethnographique, à toute rencontre migratoire et à la fois, à toute collaboration chercheure-artiste.

La rencontre, qu’elle soit issue d’une migration, d’une enquête de terrain ou d'une collaboration entre artiste et chercheure, permet dans une certaine mesure le dépassement et la construction de soi au contact de l’Autre, le développement de nouveaux savoirs, l'apparition de nouvelles formes de transmission de ces savoirs. La rencontre permet de se former comme sujet en mouvement, de s’improviser comme être créatif et réflexif, de remettre en cause ses propres acquis, des se les approprier autrement.
Ce processus  est symbolisé dans le spectacle par les deux protagonistes : Thierno et moi. 

Deux aspects soulignent ce processus dans le spectacle : sa composition même au niveau des personnages et personnalités du spectacle, et le long apprentissage/enseignement mutuel auquel la finalité du spectacle renvoie.   

 

La composition mixte du spectacle, expression d'une rencontre anthropologique et migratoire 

Il est éminemment visible et/ou prévisible que le duo de la pièce comprend un homme et une femme, un noir et une blanche, un Sénégalais et une Française.

Ces caractéristiques (non choisies) de mixité correspondent au contexte (actuel et historique), aux réalités, aux nécessités et aux enjeux autour des migrations. Elles ont donc forcément un poids et des influences sur les rapports créés et pérennisés (ou pas) dans le cadre de l’enquête et de nos migrations respectives.

Pourtant, les caractéristiques de mixité à souligner particulièrement dans la composition même de notre duo, plus que les origines, les sexes et la couleur de peau, sont choisies. Non constatées de prime abord par l’oeil spectateur, elles représentent pourtant l’inévitable de la rencontre anthropologique et de ce que peut être la rencontre migratoire. Correspondant à nos formations scientifiques et artistiques et à nos migrations respectives, ces caractéristiques choisies sont définies par ce que l’on a envie d’être et de faire, par ce qui nous passionne, par nos choix.

Ainsi, la rencontre s’est surtout effectuée parce que, pour mener à bien mon projet d’étude autour des transmigrant-e-s sénégalais-e-s vers le Maroc, j’ai favorisé mon immersion dans les sociétés marocaines et sénégalaises. Et parce que Thierno, pour des raisons économiques, artistiques et familiales, a migré au Maroc, initialement en tant que danseur.

Ce duo révèle d’abord celui d’une chercheuse et d’un artiste migrant, liés tous deux par la recherche de la première sur le deuxième, par la participation du deuxième au projet de la première, par l’immersion de la première au Sénégal grâce à l’accueil du deuxième1.

La composition du spectacle est donc aussi le fruit de deux migrations différentes et choisies (économique et étudiante2) ainsi que la rencontre de ces deux migrations qui finalement se combinent du fait des nécessités de l’enquête anthropologique.

Alors, ce duo, dans sa composition, révèle la rencontre anthropologique et migratoire.

1 Thierno a migré 8 mois au Maroc pour son art. J’ai pu le rencontrer à plusieurs reprises, via d’autres artistes sénégalais migrants avec lesquels je vivais en colocation à Casablanca, dans le cadre de ma recherche. Puis je l’ai revu au Sénégal où il était rentré, tandis que j’y arrivais pour y continuer mon terrain ethnographique. Il m’a accueillie 8 mois dans sa famille et m’a mise en contact avec d’autres transmigrant-e-s de retour au Sénégal. Nous sommes ensuite repartis 3 mois ensemble au Maroc pour continuer mes recherches et bien préparer notre spectacle au vu de ce que nous observions et rencontrions sur place. Ensuite, depuis 2015, chaque année grâce à ce spectacle, nous sommes sélectionné-e-s et/ou invité-e-s au Sénégal, au Maroc ou en France par des écoles, lycées, instituts, associations, villes et villages afin de le présenter.

2 Cette migration étudiante, cadrée, organisée et à durée déterminée, n’a évidemment rien à voir avec les conditions d’incertitude, d’aléatoire, de non-droit et de précarité que peuvent vivre les personnes migrant-e-s dont il est question ici.

 

Travers et Traversées de Frontières : Danser la rencontre de l'Autre
Travers et Traversées de Frontières : Danser la rencontre de l'AutreTravers et Traversées de Frontières : Danser la rencontre de l'Autre
Travers et Traversées de Frontières : Danser la rencontre de l'AutreTravers et Traversées de Frontières : Danser la rencontre de l'Autre


Le spectacle, signe d'une multiplicité relationnelle 

L’histoire même de la création du spectacle reflète les apports de l’interaction, de la co-construction, de l’interconnexion, de l’influence réciproque liée à notre rencontre,  dus aux multiples types de rencontres entre nous deux, dont bien sûr notre rencontre Sciences-Arts. 

Tout d’abord, la représentation renvoie au long apprentissage, me concernant, de danses et de chants sénégalais. Thierno a souhaiter me former à la danse et aux chants sénégalais de manière intensive, par ce que, pour que mon enquête scientifique soit réellement mise en valeur, je ne dois pas négliger mes compétences artistiques au profit de mes savoirs scientifiques.
Ceci peut traduire, plus ou moins implicitement, quelques réalités des chercheurs-ses anthropologues.

Pour un-e ethnologue en immersion sur son terrain, il peut exister des espaces, des temps et des rencontres autres que ceux proprement et directement liés aux observations, entretiens ou écritures.

Ces autres espaces, temps et rencontres -qui sont surtout me concernant des espaces d'échanges artistiques, des temps de découverte et d'acquisition d'éléments artistiques sénégalais- peuvent toutefois, à long terme et avec la distance, révéler leur caractère heuristique à propos du sujet étudié, favoriser la découverte et la compréhension des sociétés traversées ainsi que l’intégration dans ces dernières, la progression de l’enquête, le rapprochement avec des personnes interrogées et aiguiser d'autres façons de traduire leurs discours et représentations. 

De même, dans le quotidien de l’immersion, en fonction de certaines rencontres et opportunités, envies et passions que les chercheurs-ses connaissent hors vie universitaire et professionnelle peuvent s'aiguiser. Ils et elles peuvent être aussi connu-e-s et/ou reconnu-e-s sur le terrain, voire accepté-e-s et intégré-e-s, pour d’autres raisons (insoupçonnées initialement, ici la danse et le chant au Sénégal) que leur venue en tant que chercheurs-ses.

En outre, qui dit apprentissage dit aussi enseignement. 
Ici, l’apprentissage que j’ai reçu correspond à l’enseignement de Thierno. Ce qui se joue dans le cadre de ces corollaires amène la diminution (au début ni consciente ni volontaire) de certaines inégalités relationnelles, qui peuvent exister en contexte transmigratoire et aussi en contexte d’enquête3.

Ces moments de danse, enseignée et apprise, ont permis un certain rééquilibrage, dans mon immersion dans sa famille et au Sénégal, dans ma recherche anthropologique, dans la rencontre de ces deux migrations différentes et de ces deux domaines de valorisation et d'analyse des connaissances.
Notre rencontre artistique, tout comme la rencontre de recherche et la rencontre en migration, laissait entrevoir des enjeux et intérêts quant à la place que chacun-e (la personne qui mène l’enquête et la personne concernée par l’enquête, la personne qui migre et celle qui peut recevoir, la personne qui connaît mieux les Sciences et celle qui connaît mieux les Arts) cherche à occuper dans la relation. L'équilibre est donc toujours à chercher.

Puis, c’est le duo intimiste sabar-piano (musique classique), jamais encore réalisé d’après nos recherches, qui vient finaliser la marque du processus relationnel d’interaction de la rencontre migratoire et de l’enquête anthropologique.
Dans notre communication sabar-piano, il existe enfin une égalité dans l’art, puisque chacun-e se sert de son savoir-faire et de son talent propre, moi au piano, Thierno à la danse Sabar. Ce mélange insoupçonné et égalitaire souligne le décentrement dont nous avons du faire preuve.
Il fait de plus briller les espaces de réflexion et de regards croisés engendrés par le dialogue Sciences-Arts et par la migration (qu'elle soit économique ou étudiante). Ce mélange de deux arts qui ne s'étaient jusque-là pas encore rencontrés, met en valeur les partages de connaissances et d’informations que nous avons du mettre en œuvre. 


D’autre part, le spectacle et les contraintes que cette finalité sous-tend amènent aussi à réfléchir sur les aléas et obstacles rencontrés lors d’une enquête en Sciences Humaines, lors de rencontres dues aux migrations mais aussi lors de rencontres entre artistes et chercheur-e-s.

La perte de repères, les sentiments de solitude, l’impression de stagner dans son avancée, les doutes, les hauts et les bas, l’incompréhension des langues vernaculaires, la rigueur et la persévérance à développer pour les connaître, l’indispensable volonté de s’intégrer et de découvrir quelques secrets et codes d’une autre société, l’éventuelle envie de rentrer chez soi, sont perceptibles par la prise compte, dans cette représentation finale du spectacle, de l’effort.apprentissage qui lui est lié. 
D’ailleurs, en révélant ce long apprentissage, ce spectacle sur les migrations transnationales laisse aussi imaginer les possibles difficultés et les multiples efforts dans la rencontre anthropologique, dans les rencontres en migration et dans les rencontres entre artistes et chercheur-e-s.


Ce duo artistique et scientifique est en effet loin d’être une évidence. Les relations, en enquêtes de terrain et dans les parcours migratoires, sont aussi loin d’être des évidences. 
Ce duo, qui ne peut exister sans entraînements et répétitions régulières, est le résultat d’un travail de mise en confiance et d’estime réciproque, de découverte progressive du talent et des savoirs de l’un-e et de l’autre, de compréhensions et d’incompréhensions mutuelles, de problématiques genrées, de conflits et de réconciliations, de progressions et de réflexions, d’enjeux et d’intérêts, de dons et de contre-dons.

Opérant donc dans des efforts d'empathie, de partage et de dépassement des incompréhensions, ce dialogue complexe a représente un enjeu capital du travail scientifique : il a amené à la production d'autres types de savoirs, de médiation des savoirs et d'entrées/immersion sur le terrain. 


Nous mettons en convergence nos visions, nos façons d'apprendre et de répéter, nos méthodes de travail, nos regards sur le monde et les migrations, en fonction des nos univers de sens respectifs, amenés à être partagés.
Grâce aux espaces d'échanges que nous travaillons depuis bientôt trois ans , nous nous sommes tous.tes deux questionnés autrement sur nos productions et sur celles plus générales, des scientifiques d'une part, et d'autre part, des danseurs et chorégraphes.


Nous avons partagé longtemps sur les notions de l'enquête de terrain, sur les codes et une démarche respectueuse à suivre, sur ma légitimité ou non d'être poseuse de questions, sur les statuts d'intermédiaire de Thierno parfois, sur la façon de respecter les enregistrements ds personnes migrantes et de les mettre en forme de manière subtile, sur la manière de ne pas exagérer les dires et récits des personnes migrantes. 


Avoir abordé entre nous ma thèse sous divers angles, notamment pour créer ensemble ce spectacle,  a été fructueux puisque j'ai du faire un gros effort de simplification et de médiation. 
En effet, Thierno ne connaissait pas vraiment l'Anthropologie ni certaines réalités des migrations -malgré qu'il ait été lui-même migrant-.  J'ai du améliorer et adapter mes compétences discursives, orales et gestuelles, en les essayant à plusieurs registres pour transmettre à Thierno les éléments de ma thèse afin que nous puissions tous deux -et pas que moi-se l'approprier ensemble selon nos modes de compréhension, nos sensibilités. 
Il a été rapidement constaté qu'il était extrêmement intéressant de tenir compte, pour transmettre un tel travail scientifique voire pour mieux aborder moi-même ce travail scientifique, de visions artistiques, de regards artistiques, des regards des artistes. Ceci a pu donner d'autres contours, plus de sens ou d'autres types de sens à certains réalités que j'ai étudiées longuement et d'autant plus, par le fait que certaines de ces réalités, Thierno, artiste, les avait lui-même vécues. 
Aussi, Thierno, de son côté, n’a de cesse de valoriser ses attaches et son identité sénégalaise à travers sa danse, ses postures, ses paroles, ses chants, tout en les mettant à l’honneur dans de nouveaux contextes : ici migratoires, spatiaux, scientifiques et même musivaux.  Il a du en effet apprendre à danser dans d'autres contextes musicaux (piano, musique classique) que ceux auxquels il a été habitué jusque-là, à savoir les percussions africaines ou le Mbalax.
L'équilibre à respecter entre Thierno et moi, de par nos multiples différences mais aussi  entre nos spécialités respectives, l'a amené à se surpasser dans la gestion des ressentis, des messages, des nuances à faire passer par mon corps, mes gestes, mes regards. Il lui semble indispensable aujourd'hui d'approfondir ses questionnements sur sur sa façon de mettre en valeur son corps et le propos de ce qu'il exprime, ses qualités, ses créations.  
Il s'inscrit, depuis notre résidence artistique, dans de nouvelles approches de pratiques de la danse, dans des renouveaux pour définir, de réfléchir et interroger ses choix artistiques.

Enfin, cette rencontre multiple et ce qu’elle a impliqué montre que les migrations, qui font rencontrer les êtres, amènent ces êtres à s’essayer au monde en permanence, à être des moi en mouvement, à se découvrir à travers ces rencontres, à s’adapter et à s’élever.

3 En effet, je suis maîtresse de ma thèse et sait, bien plus que Thierno et que les autres personnes transmigrantes interrogées dans ce cadre, la discipline anthropologique, les enjeux, les intérêts, les aboutissements de cette recherche. Mais en danse , les rôles s’inversent, c’est Thierno le "sachant" qui voit où cela nous mène et ce que l’on peut faire et ne pas faire, qui connaît les secrets, les codes et les contextes de la danse.

 

 

 

 

Travers et Traversées de Frontières : Danser la rencontre de l'Autre
Travers et Traversées de Frontières : Danser la rencontre de l'Autre
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Travers et Traversées de Frontières : Danser la rencontre de l'Autre
Travers et Traversées de Frontières : Danser la rencontre de l'Autre

Un projet tourné vers la relation à l'Autre, aux Autres

Outre son contenu et le fait qu'il valorise les paroles et parcours de personnes migrantes, Entre-deux de Danses et d'Anthropologie : Travers et Traversées de Frontières est un spectacle qui se veut aussi ouvert à l'Autre et aux Autres, aux relations avec l'Autre et avec les Autres, par sa nature inclusive et mixte ainsi que par sa vocation à développer imagination, questionnements et débats.
Tout d'abord, il a été créée et longuement travaillé de manière à ce qu'il soit intelligible et accessible aux adultes comme aux adolescent-e-s et enfants, aux initié-e-s comme aux non initié-e-s à la recherche, à des personnes ayant facilement accès à la culture comme aux autres. 
Un travail de restitution d'une recherche scientifique n’est pas anodin et les difficultés associées au partage de la recherche scientifique sont multiples. Elles peuvent être liées à la transmission de théories ou phénomènes qui peuvent apparaître abstraits ou non intuitifs, à l’utilisation d’un vocable technique complexe et compliqué, à une certaine appréhension du public. 
Alors, les instruments de médiation artistiques utilisés dans ce spectacle sont quelque peu éloignés de l’enseignement scientifique dispensé dans les écoles, universités et autres institutions académiques (Giordano et Bouchon, 1989). Ainsi, ces modes de diffusion, qui échappent aux contraintes institutionnelles de l’éducation/enseignement dits classiques, ont pour préoccupation majeure de prélever ce qui, dans les sciences, pourrait répondre aux questions latentes des personnes à qui s’adresse cette médiation scientifique. Ceci en jouant aussi bien sur les supports que sur la nature des messages et de leurs visées (Jacobi & Schiele, 1988). 
A ce propos, ce spectacle et ce qu'il implique est une prise de risque originale. Utilisant différents supports créatifs (où nous avons du redoubler d'efforts d'apprentissage et d'enseignement, pour être tous deux à la hauteur de chaque support proposé -Anthropologie, piano, danses, bongo, chants, théâtre- et ainsi devenir complet-ète), il ose le mélange des genres et offre une variété de rythmes et d'émotions proposées peu commune.. 
D’ailleurs, la diversité visuelle et sonore ainsi que la pluralité des données proposent aux publics non initiés et provenant de différents territoires et milieux, des codes variés et plus universels. 
Particulièrement, puisqu'elle peut être lourde, complexe et peut-être éloignée de leurs attentes, ma thèse, qui sera offerte aux personnes qui y participent, s’accompagne, dans une démarche déontologique, de cet outil restitutif plus accessible que représente ce spectacle. Ceci grâce à des grilles de lecture et de compréhension mieux adaptées. Les personnes migrantes pourront s’y reconnaître individuellement et collectivement, se souvenir et s’approprier les (leurs) cheminements migratoires étudiés.

Ce spectacle souhaite aussi valoriser les rencontres interdisciplinaires, les rencontres entre des personnes de diverses approches. 
En effet, le monde de la recherche, bien que j'en fasse partie, m'a souvent paru inaccessible, parfois excluant et peu mis en valeur. Un entre-soi trop prononcé semble encore perdurer entre universitaires, chercheur-e-s,, étudiant-e-s, enseignant-e-s, malgré une évolution à ce sujet. Il  m'apparaît pourtant primordial, pour les chercheur-e-s et leurs recherches, de sortir des cadres de l’Université et de s'allier à d'autres modes de compréhension et de traduction du Monde.
Ce projet se veut utile socialement en cela qu'il permet et souhaite permettre d'engager des rencontres et collaborations entre chercheur-e-s, artistes et publics, tout en favorisant la médiation scientifique ainsi que le décloisonnement de la recherche. 
Il permet d'initier des réflexions à la fois autour des phénomènes migratoires (très médiatisés mais peu mis en avant dans leur extrême complexité) et autour de l'importance des collaborations entre Arts et Sciences. Il a été ainsi présenté et sera présenté dans des événements et festivals autant artistiques que scientifiques . 
Alors, ce spectacle s’inscrit progressivement et toujours un peu plus dans des démarches de diffusion scientifique, ludiques et pédagogiques. 
Par exemple, en lien avec celui-ci et selon une logique de continuité, j'ai initié et co-organisé la journée d'étude, à caractère international et ouvert au grand public, intitulée « Et si je diffusais ma recherche de manière créative ? ». Elle s'est déroulée les 24 et 25 février 2017 entre l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales, l'Alliance Française et le musée Dapper de Paris, afin de naviguer entre institutions scientifiques, culturelles et artistiques. 
Le spectacle Entre-deux de Danses et d'Anthropologie : Travers et Traversées de Frontières a clôturé ces journées.

Dans la même démarche, nous intégrons en juin et juillet 2017 le cycle commun Movida/Institut Culturel Français, « Débats d'idées » et « Science Ensemble », où chercheur-e-s suscitent le débat en présentant leurs travaux de manière créative. 
Notre spectacle et les débats qu'il suscitera  seront à plusieurs reprises au cœur de ces événements, dans des Alliances et Instituts Français au Sénégal (Kaolack, Saint-Louis) et en Gambie (Banjul). https://movida.hypotheses.org/301.

Ce spectacle est encore ouvert sur les Autres car il cherche à valoriser les talents locaux et artistes en migration. Par exemple, outre notre duo artiste-chercheure, ont parfois été intégré à ce spectacle, à des moments pertinents du spectacle, qui évoquent les rencontres et relations des migrant-e-s entre eux, les pratiques sociales et religieuses qui traversent les territoires ou encore l’obligation de travailler pour éventuellement pouvoir passer les frontières,des artistes sénégalais, touchés de manières diverses par les faits migratoires et rencontrés lors de nos répétitions et terrains d'enquête.
Tout en préservant le côté intimiste de la pièce, la présence de ces artistes vient renforcer, varier et intensifier, dans des temps et tableaux spécifiques choisis, supports et instruments artistiques et scientifiques choisis pour représenter ma recherche.

Le spectacle, valorise de plus les langues utilisées en contexte transmigratoire étudié mais aussi celles utilisées dans la collaboration et l'apprentissage chercheure-artiste(s), reflétant d’autant mieux les compétences déployées par les migrant-e-s, l’aspect non misérabiliste de leurs parcours mais aussi le caractère enrichissant de la collaboration Arts-Sciences.

Enfin, ce spectacle a cela de singulier qu'il se base seulement sur mes propres travaux scientifiques et nos vécus personnels et communs (étudiants, migratoires et artistiques). Charlie, sénégalais rencontré à Dakar, nous expliquait d'ailleurs l'importance de témoigner de ce que nous-mêmes observons/vivons : « Mane mako feke » (personne ne peut dire pour moi, je suis témoin de ce que j'ai vu, je l'ai vécu).

 

 

Travers et Traversées de Frontières : Danser la rencontre de l'Autre
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